8. UNE JOURNÉE AUX URGENCES - HOMMAGE AUX PERSONNELS SOIGNANTS

 

 

PROPOS LIMINAIRES

 

 

Cette perle est avant tout un hommage aux Personnels hospitaliers qui exercent plus que jamais leurs fonctions dans des conditions particulièrement difficiles.

 

Elle se veut à la fois le témoignage de ce que j’ai ressenti à l’occasion de cette journée passée en position horizontale à leurs côtés, mais aussi pédagogique, pour tenter d’expliquer à celles et ceux qui n’ont pas encore eu l’occasion de fréquenter de près le monde étrange des blouses blanches, quelques notions très vulgarisées des services d’Urgences hospitalières.

 


 

 

Un matin de janvier, quelques heures à peine après que l’on m’eût maintes fois souhaité une "excellente santé" pour le nouvel an…

 

 

10h30 : Je me présente aux urgences d’un grand hôpital Corrézien.

 

Après un rapide passage par l’accueil pour les formalités administratives d’usage, je suis immédiatement pris en charge par l'IAO : « l’infirmier d'accueil et d’orientation ».

 

Son rôle est primordial ici, puisqu'il consiste à repérer sans délai les urgences vitales, qui nécessitent une prise en charge immédiate, et pour celles qui ne le sont pas dans l'instant, d’en déterminer le degré de gravité afin de définir l’ordre de passage des patients.

 

C’est donc le premier maillon de la chaîne médicalisée des Urgences. Sa mission est essentielle, complexe, et sensible, car de son analyse experte dépendra notamment la qualité de la prise en charge, et le délai d’attente pour le... "patient".

 

Et souvent ce dernier méritera ce statut, car de patience il devra faire preuve !

 

Sans engager aucune polémique (comme disait Victor), permettez-moi de préciser quelques raisons à cela (il en existe probablement d’autres) :

 

1) Si vous ne passez pas dans les premiers, SOYEZ HEUREUX !

 

C’est que vous n’êtes pas à l’article de la mort. Alors même s’il est possible que vous en ressortiez fourbus, après de longues heures d’attente, vous vous en sortirez surtout VIVANTS !... Ce n’est pas une bonne nouvelle ça ?!!

 

On pourrait presque l'afficher dans toutes les salles d'attente !

 

En effet d’autres personnes, plus gravement atteintes que vous, vont se présenter tout au long de la journée (ou de la nuit), et chaque fois que votre dossier se rapprochera du sommet de la pile, il se verra recouvert par celui d’un patient plus sévèrement touché que vous ne l’êtes.

 

C’est juste logique, et un brin d’humanité devrait normalement suffire à le comprendre, et à l’accepter !

 

2) Les Urgences sont encore trop souvent encombrées par des gens qui s’y précipitent sans véritable nécessité, ou sans avoir essayé de passer par les étapes intermédiaires lorsqu’il n’existe aucun caractère d’urgence (médecin traitant, médecin de garde, pharmacien…).

 

3). Enfin, et c’est malheureusement vrai, la désertification médicale, qui touche autant les grandes villes que nos campagnes n’est pas étrangère à l’engorgement des services d’Urgences.

 

Ajoutez-y la carence de soignants au sein même de ces unités et les fermetures de lits sur fond d’économies... et vous avez déjà une belle mayonnaise pour y ficher un sacré bazar !

 

 

 

Mais revenons à notre infirmier spécialisé en « tri sélectif » :

 

Après avoir recueilli les premiers renseignements sur ce qui m’amène ici, il procède à un rapide examen sémiologique (c'est la recherche de symptômes pathologiques).

 

Il fait un état des constantes (tension artérielle, rythme cardiaque, taux d’oxygène dans le sang, température corporelle, etc.), puis vous pose un bracelet d’identification autour du poignet (vous savez, comme les bébés en maternité !).

 

Il s’assure au préalable que les renseignements qui y sont inscrits sont rigoureusement exacts : très pro !

 

Et là, bonne ou mauvaise nouvelle ? Il pousse mon brancard dans un couloir du service.

 

Si vous avez bien suivi, cela signifie deux choses : UN, la grande faucheuse ne devrait pas venir me titiller les guiboles aujourd’hui... DEUX, je suis probablement là pour un bon moment !

 

En bon averti que je suis sur le sujet (j’en vaux deux !), et optimiste de nature, j’avais prévu d’emporter un énorme bouquin et bien sûr mon téléphone portable, pour informer et rassurer mes proches (que j’avais dissuadés de m’accompagner), et pour poursuivre sans relâche la gestion de votre groupe préféré sur Facebook, lire vos merveilleuses perles, vos commentaires, y glisser un bon mot par-ci par-là... bref, au taquet pour m’occuper de vous, chers lecteurs, en attendant qu’on s’occupe de moi !

 

Mais là, deux problèmes se présentent :

 

La pathologie qui me conduit jusqu’ici implique une position quasi horizontale jusqu’à son traitement... ce qui ne facilite absolument pas la lecture ! Je peux donc abandonner l’idée et me consacrer entièrement à vous, ô public adoré !

 

Euh... oui mais, encore faudrait-il pour cela qu’il y ait un tantinet de réseau. Mais ici, rien ! Il n’y a pas plus de réseau qu’au fin fond de la forêt équatoriale… Nib de nib, walou, que dalle !!!

 

Pas la moindre petite barre verticale pour me raccrocher à vous ! Aaaaaarrrrggg ! Je me meurs !! (ah ben non puisqu’on m’a placé dans le couloir !)

 

Bon, je me ressaisis et prend brusquement conscience que le temps va paraître long... très long !

 

Je vais donc pourvoir observer longuement les faux plafonds des urgences, leurs éclairages, les murs... sympa.

 

Je suis d'abord surpris du  calme apparent qui règne dans le service. Je dis bien « apparent » car il suffit d’observer le rythme auquel se présentent les ambulances (médicalisées ou non) et autres VSAV (véhicules de secours et d’assistance aux victimes, les ambulances des pompiers si vous préférez), pour comprendre que, pour les soignants, la journée est loin d’être calme.

 

Et je ne vois d’où je suis, qu’un morceau de l’iceberg ! Car de l’autre côté du couloir, arrivent d’autres patients (sur une ou deux pattes) qui encombrent aussi la salle d’attente et d’autres couloirs près de l’accueil.

 

Vous n’imaginez pas à quel point j’admire toutes ces femmes et ces hommes en blouses blanches qui ne cessent d’aller et venir dans tous les sens : ils ne marchent pas… on dirait qu’ils volent !

 

Le rythme de leurs déplacements est tellement soutenu qu’on pourrait croire des marathoniens.

 

Ils vont, ils viennent, entrent dans une salle de soin, en ressortent, s’arrêtent un instant devant un ordinateur, y entrent quelques renseignements puis repartent rapidement, échangent parfois quelques commentaires sur les patients entre collègues, puis repartent à un rythme effréné.

 

Ils prennent pourtant le temps d’un petit sourire quand je croise leur regard, un bonjour… deux ou trois me demanderont même si je n’ai pas froid. Il faut dire que depuis que j’ai ôté mon sweat pour l’examen d’entrée, je me suis confectionné avec  un semblant d’oreiller.

 

Ces petites attentions suffisent à me réchauffer. 

 

Je reconnais les sahariennes des personnels du SAMU qui s’activent aussi dans les couloirs pour donner un coup de main à leurs homologues des Urgences…

 

 

 

11h00 : Une petite mamie que j’avais saluée de la tête en arrivant apostrophe l’infirmier qui continue d’accueillir de nouveaux patients... Elle a faim.

 

Etonné, je regarde ma montre. Elle a faim ?!!! (mais non, pas ma montre !)... attendez, il est à peine 11 heures et elle a faim ! Mais elle est là depuis quand cette petite mamie ? Elle a passé la nuit ici ou quoi ?

 

Une petite angoisse me gagne et me voilà soudainement compatissant pour ma pauvre vessie qu’il me faudra probablement mettre à rude épreuve.

 

 

 

11h10 : Ah, ça bouge ! L’infirmier pousse mon brancard de quelques mètres pour placer un nouveau patient dans le couloir qui commence à être un peu encombré.

 

Chouette, j’ai l’impression de voyager un peu, et de me rapprocher des box de soins.

 

Tiens ? Une nouvelle porte. Au-dessus, un BAES (bloc autonome d’éclairage de sécurité) indiquant qu’il s’agit d’un itinéraire de dégagement d’urgence... et sur la porte : une plaque rouge indiquant que « l’accès est strictement interdit au personnel non soignant ».

 

Mon esprit volontiers gouailleur en déduit donc que les patients devront rester sur place en cas d’incendie ! (il n’en est évidemment rien, mais ça m’amuse un instant).

 

Tiens ? C’est quoi ce bouton ? (oui c’est fou comme on peut s’intéresser aux détails dans ces moments-là) : un bouton d’alerte anti-agression !

 

La lecture de cette phrase me ramène brusquement à la triste réalité d’un monde où il faut protéger les personnels chargés de nous soigner…

 

Les protéger des agressions provenant des patients eux-mêmes (et pas seulement de ceux dont les facultés mentales sont altérées), de ceux qui accompagnent les patients (et qui souvent ne le sont pas), d’éléments extérieurs qui n’hésitent plus à venir régler leurs comptes au sein même des établissements de soins, et plus récemment pour prévenir d’éventuels actes de terrorisme… Quelle triste époque !

 

 

 

12h15 : Je vois arriver mon infirmier préféré. Préféré parce que depuis mon entrée aux Urgences, c’est lui qui me déplace régulièrement de quelques mètres à chaque admission d’un nouveau patient, et m’offre ainsi de nouveaux paysages à explorer (parfois le bonheur tient à peu de choses !).

 

Mais attention, cette fois c’est l’aventure ! Le grand voyage ! Il m’informe qu’un box vient de se libérer et qu’il m’y transporte. Alléluia ! Je le bénis (oui oui !), et me laisse glisser joyeusement vers le "nouveau monde"…

 

Il me précise qu’un médecin va passer s’occuper de moi, puis disparaît aussitôt de l’encadrement de la porte laissée ouverte. A-t-il même eu le temps d’entendre que je le remerciais et lui souhaitais bon courage ?

 

Presque dans la foulée, se présente une infirmière qui vient m’effectuer un prélèvement sanguin (j’ai pourtant tout à y gagner !).

 

Encore une fois je suis admiratif : cette femme admirable est un véritable courant d’air, bien malgré elle, parce que le nombre de patients ne cesse d’augmenter et qu’elle doit courir d’un box à l’autre sans perdre de temps pour tenir le rythme infernal qui lui est imposé.

 

Malgré cela, elle trouve le temps de m’expliquer ce qu’elle va faire… les gestes sont précis, indolores ; elle me précise qu’elle pose un cathéter afin de m’épargner d’autres perforations cutanées, notamment en cas de besoin d’administration médicamenteuse par voie veineuse.

 

Je la remercie. Je crois deviner un sourire sous son masque hygiénique. On se souhaite l’un et l’autre bon courage. Je ne suis pas certain qu’elle soit restée plus de trois minutes.

 

Je retourne donc à l’examen visuel de la salle de soins dans laquelle je me retrouve à nouveau seul. Elle est admirablement propre et bien rangée. Je reconnais tout le matériel du parfait petit urgentiste, impeccablement conditionné et prêt à l’emploi. Largement de quoi occuper mon attention en attendant l’arrivée de mon sauveur !

 

Mais c’était sans compter sur le passage de Morphée qui me tendait les bras depuis le faux-plafond...

 

Non, non et non ! Hors de question que je me laisse embrasser par un type que je ne connais pas (si si, Morphée est un homme, et ne n’ai pas l’intention de soigner le mal par le mâle), je lutterai donc sans faillir contre l’endormissement…

 

 

13h05 : Je suis réveillé en plein sommeil par un « bonjour ! ».

 

Merde ! Morphée dans une blouse blanche ! Ah non c’est le toubib qui vient me rendre visite… mes yeux clignotent comme un néon qu’on vient d’allumer. L’image ne va pas tarder à se fixer. Hein ? Heu, bonjour Docteur !

 

Et c’est parti pour un interrogatoire en règle. Le médecin ayant déjà pris connaissance des données transmises par l’infirmier d’accueil, ses questions sont d’emblée très orientées, mais il n’occulte pour autant aucune autre piste… au cas où !

 

Heureusement pour moi, j’ai assez vite reconnu les symptômes du mal qui m’a cueilli ce matin-là, presque au saut du lit. Et fort des principes que j’enseigne depuis quelques années déjà, je n’ai pas tardé à demander un avis médical, qui m’a conduit aussitôt aux urgences.

 

Cette prise en charge précoce était nécessaire pour éviter toute aggravation, potentiellement mortelle.

 

Mais je n’entrerai pas davantage dans le détail, parce que tel n’est pas l’objet de cette perle, qu’il y a plus à plaindre que moi, et que j’entre à cet instant dans l’intimité du secret médical...

 

L’examen se poursuit par une échographie des membres inférieurs, destinée à confirmer le diagnostic et à me diriger, le cas échéant, vers le service adapté pour effectuer des examens complémentaires et/ou m’administrer les soins nécessaires.

 

Un second médecin nous rejoint. Il prend le relais du premier et lui explique en détail les gestes techniques à réaliser pour utiliser l’échographe (il n’est pas rare que les  médecins partagent leurs connaissances, c’est le meilleur moyen de progresser).

 

Il lui explique comment observer et analyser les échos réfléchis, faciliter le repérage des artères grâce à la couleur sur l’écran…

 

- Regarde, tu vois là, l’artère et les veines doivent former une tête de Mickey. Tu vois ses oreilles là ?  (Mais qu’est-ce Mickey vient foutre dans ma guibole gauche ?!! Surtout que c’est plutôt l’autre qui est maousse !).

 

Et son confrère d’ajouter : 

 

- Ah oui effectivement… donc de l’autre côté elles doivent plutôt ressembler à Donald !  (Je ne sais pas comment je dois l’interpréter... c’est Disneyland là-dedans ?!!  Si j’ai Donald dans la jambe droite, je suis bon pour repartir avec des cannes !).

 

L’examen se poursuit longuement, consciencieusement, puis le couperet tombe :

 

- Bon et bien je vous confirme ! Vous avez bien… (chutttt ! j’ai dit qu’on était dans l’intimité du secret médical !)

 

Avant de prendre congé, les médecins m’expliquent la suite du programme :

 

- On va voir s'il y a de la place pour vous faire passer un doppler dans l’après-midi… sinon il faudra attendre lundi.  A tout à l’heure ! »

 

Euh… oui merci !

 

 

14 h 00 : Je suis toujours allongé sur mon brancard, dans le box des Urgences.

 

De l’autre côté du couloir, j’aperçois un jeune homme qui fait des va-et-vient dans le box d’en face, assis sur le fauteuil théoriquement réservé aux soignants.

 

Il s’agit d’un patient qui semble trouver dans ce jeu de glissades un moyen de tuer le temps.

 

Après dix minutes de dérapages plus ou moins contrôlés, il sort de la chambre, toujours en chaise à roulettes, et se dirige ainsi vers l’entrée des urgences, tranquille !

 

Il est rapidement raccompagné par une aide-soignante qui le sermonne gentiment, mais cette fois dans un fauteuil roulant médical. Une deuxième ramènera la chaise quelques instants plus tard, et essuiera la mauvaise humeur du jeune fugueur.

 

 A peine est-elle sortie du box que le jeune patient m’apostrophe...

  • Lui : Ils font chier ces toubibs ça fait des heures que je poireaute ici !
  • Moi : Vous savez il y a beaucoup de malades, et certains plus graves que d’autres. C’est normal qu’ils passent en priorité.
  • Lui : t’as quoi toi ?

(Ah ! on se tutoie déjà...)

  • Moi : un problème de guibole !
  • Lui : Ah ? C’est pas de bol !
  • Moi : Et vous ?
  • Lui : Moi c’est à cause de mes parents, j’ai une maladie génitale.
  • Moi : Vous voulez dire… congénitale ?
  • Lui : ah oui c’est con ! En plus c’est depuis ma naissance !

 

Deux ambulanciers viennent interrompre notre conversation. Ils prennent en charge mon voisin de chambrée, pas mécontent de quitter enfin les lieux… il salue joyeusement tout le monde à la cantonade.

 

 

14h50 : Un brancardier vient me sortir du profond coma dans lequel le silence retrouvé m’a de nouveau plongé (et bien voyez, pas besoin d’être anesthésiste-réanimateur !)

 

Il vérifie que mon identité correspond bien au dossier qu’il est chargé de remettre au service dans lequel il va me transporter. Chouette, ça veut dire qu’on a réussi à me caser cet après-midi.

 

Waouh ! Un sacré pilote ce brancardier ! Au plafond les lumières défilent à vive allure. On enchaine les couloirs, courbes, virages en épingle, halls… De temps à autres je l’entends crier « Attention devant ! Pardon ! », et je devine quelques silhouettes humaines collées au mur comme du papier peint, bras levés, comme pour une corrida !

 

Décélération aux passages des chicanes dans les couloirs techniques, et  je reprends 2 G dans la ligne droite des stands. Puis de nouveaux couloirs, arrêt au stand (l'ascenseur) et changement express des quatre roues du brancard... 3, 2, 1, Go ! Tout le monde s'écarte, crissements des pneumatiques neufs à l'ouverture des portes, encore quelques couloirs, un hall, des portes coulissantes derrière lesquelles un homme agite un drapeau à damier (enfin il me semble)… on pénètre dans le service d’angiologie !

 

Le pilote m’immobilise devant l’accueil du service, déleste le brancard de mon dossier médical et repart aussitôt avec une autre patiente.

 

Une secrétaire médicale enregistre mon entrée puis me déplace pour positionner le brancard à proximité des salles d’examens. Je sens que je suis bon pour examiner longuement ce nouvel environnement !

 

15h30 : Une aide-soignante vient faire glisser mon brancard jusque dans la salle qui  se libère (Yesssssss !).

 

Un jeune interne vient pratiquer l’écho-doppler qui affinera le diagnostic de l’examen primaire réalisé aux Urgences.

Centimètre après centimètre, chaque veine, chaque artère est minutieusement examinée. Les captures d’écran, colorisées, sont commentées, zone par zone, tant sur la jambe saine, que sur la jambe pathologique.

 

On remontera même jusqu’à l’abdomen et là, le couperet tombe à nouveau… et ça je peux vous le dire entre nous : je ne suis pas enceinte !

 

L’interne me confirme à nouveau le diagnostic, mais me précise que sa cheffe passera tout de même pour vérifier. (Waouh, ça ne rigole pas là !)

 

16h20 : La cheffe de service arrive et reprend une bonne partie de l’examen… centimètre par centimètre. Elle revérifie tout en effet, et confirme ce qu’elle observe à son jeune médecin qui passe une tête ravie dans l’entrebâillement de la porte.

 

Tout le monde a l’air de s’accorder sur le mal qui m’affecte et sur les soins à prodiguer pour y faire face.

 

On me sort de la salle pour me replacer dans le couloir en attendant que la cheffe donne ses consignes et dicte le compte-rendu à sa secrétaire médicale.

 

Je patiente encore un peu, le temps de la rédaction dudit compte rendu, qui me sera remis avec rendez-vous pour un examen de contrôle dans un mois (ça devient bon !).

 

16h50 : Mon « pilote-brancardier » me reconduit aux Urgences, aussi rapidement qu’à l’aller, mais à l’arrivée, plus de box libre. Alors il me dépose devant ce que je nommerai le bureau "médico-administratif" des Urgences, où je retrouverai bientôt le premier médecin qui m’avait examiné. 

 

Conformément à l’ordonnance, un aide-soignant m’apporte deux comprimés à avaler immédiatement, et me précise qu’il me faut encore rester en position allongée jusqu’à l’avis du médecin.

 

17h10 : Ma merveilleuse épouse, que j’ai vainement (c’est le cas de le dire) tenté d’appeler à plusieurs reprises depuis mon arrivée, et qui de son côté m’a envoyé plusieurs SMS en quête de nouvelles, a fini par appeler directement dans le service pour s’enquérir de mon état de santé.

 

Le médecin, téléphone à l’oreille, s’approche de moi, la rassure en lui disant que je me trouve juste à ses côtés et que "je serai sortant d’ici 15 minutes"… Une phrase qui résonne comme un coup de sifflet de fin de match de coupe du monde en 2018 !!!

 

18h00 : On me remet une ordonnance, un arrêt de travail et m’autorise, enfin, à descendre de ce brancard pour quitter les Urgences.

Je remercie une dernière fois tous les soignants présents, leur souhaite bon courage et bien sûr une excellente année.

 

Puis je retrouve, heureux, mon épouse venue me rejoindre pour me raccompagner.

 

Mon téléphone se met à sonner de tous les appels restés sans réponse depuis le matin... (merci à tous, et pardonnez-moi de vous avoir bien malgré moi causé tant d'inquiétude !)

 

 

 EPILOGUE

 

 

La journée a été éprouvante, et longue, mais pour moi n’aura duré que sept heures.

 

D’autres devront rester plusieurs jours, parfois plusieurs semaines.

 

Mais je n’oublie pas surtout que pour les soignants, c’est simplement leur quotidien. Celui de centaines de patients qui défilent sans discontinuer, jour et nuit... toute l'année.

 

Alors ce soir je tenais à leur rendre hommage, et à témoigner que dernière les légitimes revendications sur leurs conditions de travail, battent les cœurs de personnes extraordinaires et profondément humaines.

 

Si vous partagez ce point de vue, pour tous ces gens extraordinaires, soyez sympas, likez, et PARTAGEZ cet hommage !

 


#RICHARDLEFORMATEUR

www.le-secourisme-en-video.org

 

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